Tout est idéalisé, on ne lui voit pas de défauts, l’autre est simplement parfait et très vite mis sur un piédestal. L’envie d’être ensemble, 24 heures sur 24, de ne plus vivre un seul moment seul, le sentiment de ne plus pouvoir se passer de l’autre.
On a tous cherché, rêvé, à une période de notre vie, au coup de foudre, à la personne qui fera battre notre cœur à la moindre pensée, celle qui nous mettra des papillons dans le ventre. L’amour passion.
Seulement, n’idéaliserait-on pas un peu trop ce sentiment de passion ? Ne serait-il pas surestimé ?
Il est important de distinguer passion et amour. Il n’y a probablement rien de pire que la passion, ce sentiment qui nous contrôle complètement. Parce que la passion ne se maîtrise pas. Elle se subit. Et c’est alors que la peur s’installe. Où est-il, que fait-il, l’obsession de vouloir connaître ses moindres faits et gestes qu’il fait en notre absence… Elle peut très vite devenir un cauchemar.
L’amour raisonnable, n’est-il pas le plus sûr, le plus rassurant ? Qu’on ne se méprenne pas… L’amour raisonnable ne signifie pas amour ennuyeux, mais plus amour serein. Chacun est au même niveau, l’autre n’est plus en toute puissance sur son piédestal. Il permet simplement de s’aimer sereinement, sans angoisse.
Ne nous leurrons pas. La passion ne dure qu’un temps. Elle finit par s’atténuer, s’effacer et toutes ces qualités que l’on voyait chez l’autre, se transforment souvent en défauts, en petites choses du quotidien qui nous agacent, alors même qu’elles nous faisaient sourire et nous attendrissaient.
La passion peut se vivre à tout âge. Elle arrive d’un coup de foudre. Mais on sait tous qu’elle ne durera pas. Pas toute une vie. Lorsqu’elle disparaît, est-on capable de voir l’autre que l’on idéalisait, avec autant d’amour ?
A l’inverse, l’amour raisonné nous permet de nous projeter dans l’avenir. Il se construit doucement, avec le temps… Saura-t-il me rendre heureux(se) dans 10 ans, 20 ans ? A 30 ans, ne vaut-il pas mieux se baser sur la raison que sur la passion pour construire sa vie ?
Et la raison passionnée alors…
Nancy Denans
