Si la moitié des personnes salariées estime que le lieu de travail représente un environnement propice aux relations sentimentales, ils sont près du tiers, en France, à avoir réellement sauté le pas et concrétisé leurs envies. En effet, selon une enquête réalisée par OpinionWay, du 11 au 19 mai dernier, sur un échantillon représentatif de 1001 personnes majeures, travaillant dans les secteurs privé et public, 31 % des salariés français auraient déjà eu une relation intime – de plus ou moins courte durée – sur leur lieu de travail. Le terme de « relation intime » englobe les relations sentimentales longues et les relations sexuelles ponctuelles.
L’importance du temps passé au sein d’une entité, à se côtoyer régulièrement les uns, les autres, expliquerait en partie les rapprochements et les connivences amoureuses. Cela serait d’ailleurs particulièrement vrai dans les grosses structures (grandes entreprises, administrations…). Mais les relations naissant sur le lieu de travail seraient plus furtives que les autres, puisque 63 % des personnes de l’échantillon ayant vécu une histoire sentimentale sur leur lieu de travail affirment qu’elle est déjà terminée. On pourrait en déduire, que si le milieu professionnel a tendance à rapprocher les individus, il ne permet pas de conserver des relations durables.
Mais il arrive également que l’on rencontre son mari sur son lieu de travail et que la relation se poursuive. Ou réciproquement, que l’on soit obligé de travailler avec son conjoint. Dans ce cas, il reste difficile de différencier la sphère professionnelle de la vie privée, et de poser des limites. Pour 78 % de l’échantillon, ce genre de situation nuit à la vie de famille, à la vie sociale, et même à la vie sexuelle, en raison du stress et des tensions que cela peut générer. Le travail fait donc mauvais ménage avec la vie de couple et la vie familiale. Mais bizarrement, pour 55 % des personnes interrogées, le fait d’avoir une relation amoureuse épanouie contribue à la réussite professionnelle.
Il faut quand même garder à l’esprit que le lieu de travail n’est pas un endroit pour batifoler et qu’une erreur de jugement concernant un(e) collègue ou un(e) collaborateur(trice) peut être lourde de conséquences. En effet, un comportement déplacé ou une attitude trop pressante peuvent être considérés par la loi comme du harcèlement sexuel. Par ailleurs, il est interdit de privilégier une personne, en terme de poste, de salaire, de mutation… en raison d’une relation amoureuse existante. C’est puni par la loi selon le Code du travail. Ainsi, pour toutes ces raisons, 14 % des personnes interrogées estiment qu’une relation amoureuse au travail est négative.
Rébecca Lazzerini.
