Aujourd’hui, en France, un célibataire sur trois est inscrit sur un site de rencontres. Cela représente tout de même 6 millions de personnes, abonnées à quelques 2000 plateformes virtuelles spécialisées. Si toutes ne sont pas payantes, beaucoup demandent des frais d’adhésion, proposant une fourchette de prix allant d’une trentaine à une soixantaine d’euros (pour le plus cher). Les sites gratuits se rémunèrent, quant à eux, grâce à la publicité et aux partenariats commerciaux. Un simple calcul permet d’estimer les sommes vertigineuses brassées chaque mois sur ce marché. En 2012, il semblerait que la crise économique et la baisse du pouvoir d’achat n’aient constitué en rien un obstacle à la recherche payante de l’Amour sur Internet. Ne dit-on pas d’ailleurs que l’Amour n’a pas de prix ? Cela semble se confirmer !
S’ils sont nombreux, les entrepreneurs audacieux, à lancer leur site de rencontres sur le Web, en proposant des concepts toujours plus originaux, il semblerait que « Meetic » reste le leader du marché. Sa longévité d’existence et sa très forte notoriété internationale n’y sont certainement pas étrangères. Aujourd’hui, la société cotée en Bourse pèse tout de même près de 165 millions d’euros, pour le seul marché européen. Toutefois, bien conscient du climat de grande concurrence qui règne sur la Toile, le géant de la rencontre a récemment opéré plusieurs changements et subi un relooking. De son côté, «Attractive World» assure avoir multiplié son chiffre d’affaires par six, au cours de ces deux dernières années, sans toutefois en donner le montant. Quant à « Adopteunmec.com » (4,2 millions d‘inscrits), qui mise sur l’humour décalé et sur un budget marketing conséquent, il révèle avoir doublé son chiffre d’affaires de 2011 à 2012, passant de 7 millions à 14 millions d’euros.
Certains sites de rencontres restent discrets sur le montant de leur chiffres d’affaires et il est toujours difficile de connaître exactement les gains des plateformes gratuites qui vivent grâce à la publicité. Toutefois, selon une estimation, le marché de la rencontre s’approcherait des 220 millions d’euros annuels en France. Un chiffre qui aurait en outre tendance à croître d’année en année. Un phénomène qui répond à une logique très particulière, car malgré les difficultés financières, les Français continuent de consacrer une part importante de leur budget à la recherche d’un (ou de plusieurs) partenaire(s). Se distraire et batifoler sur Internet semble être devenu un moyen efficace de lutter contre la morosité économique ambiante…
Rébecca Lazzerini.