L’addiction aux messages est-elle curable ?

Au temps jadis, à l’époque où la fée électricité n’avait pas encore rongé nos vies au point de se sentir stressé avant même d’avoir ouvert … Lire plus

Au temps jadis, à l’époque où la fée électricité n’avait pas encore rongé nos vies au point de se sentir stressé avant même d’avoir ouvert l’œil, la journée commençait comme ça : “Attends, d’abord je bois mon café”. Tout se passait normalement, on se brossait les dents avec de la mousse à raser, on se shampouinait avec de la crème pour le corps, et en sortant de la douche on disait à son miroir : “J’ai vraiment la tête dans le sac ce matin, j’ai l’impression que je ne me suis pas lavé les cheveux.”.

accro messages
On filait à la cafetière, on manquait de foutre le feu à la cuisine avec les tartines coincées dans le grille-pain, on s’ébouillantait avec la bouilloire en écoutant la fin du monde à la radio et bien sûr, on se brûlait la langue en faisant une grimace. Bref, une matinée normale.

Mais comme la vie n’étais pas assez compliquée à notre goût, on s’est dit “Tiens, et si je me compliquais la vie ?”. Alors, on s’est rajouté des angoisses. C’est là qu’on a commencé à allumer notre ordinateur avant toute autre action. “Tiens, je vais regarder si j’ai des emails” fut notre première étape vers la maladie, suivie de près par “Bon ben je me laverai après”, talonnée par “Bon ben je boirai mon café au bureau”.

Les emails du matin, c’est le placébo du célibataire, celui qui remplace le « Bonjour ! » chaleureux d’une vie à plusieurs protagonistes. Ce « Bonjour ! » que l’Homme seul n’entend pas vu que son gros feignant de chat n’est toujours pas décidé à articuler “Bonjour, tu-veux-un-ca-fé ?”. Alors pendant que minou passe sa vie à « jouer au baby foot et grimper au plafond » (big up les Nuls), le célibataire s’envoie son placébo en checkant ses emails. Le problème, c’est qu’ils sont pleins de gens très intéressés à nous vendre des trucs parfaitement inutiles à notre besoin affectif, comme du Viagra, des montres ou des médicaments.

Alors, on s’est inscrit sur des sites de rencontres. Et là, miracle ! On a eu une montagne de messages hyper-sympas de gens méga-cool : « Sylvain33, vous dit : “Hi !” » ; « Poupoupidou vous laisse ce message : “Hello !!!” Répondez-lui vite ! » ; « Carolinejolie vous a envoyé un flash ! ». Face à notre écran, la vérité éclatait au grand jour : « Le monde entier pense à moi ! Je suis Lady gaga ! Mince, mais comment répondre à tous mes fans ? C’est que ça va me prendre un temps fou tout ça ? Ah ! Non, ça va : il y a une connexion internet au boulot. »

C’était le début de la fin.

Aujourd’hui, le message est devenu notre dope. La preuve de notre addiction c’est :
– On ne parle plus, sauf pour dire « Yes ! J’ai un message ! » ou « Je peux aller sur ton ordi pour voir si j’ai des mails ? »
– Dés qu’on entend « doïïïng ! », on fait une crise cardiaque.
– On a installé Google notifier pour avoir nos messages sans aller sur notre boite.
– On va toutes les 10 secondes sur notre boite parce qu’on ne peut pas attendre les alertes de Google notifier.
– Nos amis nous ont oublié et on n’a rien remarqué. Les autres sont en 2D.
– On répond à tous les messages. Même à ceux qui disent « Eh t’arrêtes de m’écrire là, t’es vraiment un boulet !!! ».

NDLR : En écrivant cet article, je ne compte plus le nombre de fois où j’ai consulté Google notifier, checké mes emails et cliqué sur « rafraîchir la page ». Alors, amis drogués, rassurez-vous :
Vous n’êtes pas seuls !

Prune Quellien

Nicolas Gaillon

Nicolas Gaillon

Nicolas est un passionné de l'informatique et de la technologie. Il a développé sa première application web à l'âge de 16 ans. Après avoir obtenu un diplôme en informatique et en marketing digital, il a décidé de créer son propre site internet. En 2013, Nicolas a créé bestof-rencontre.fr, un site comparatif des sites et applications de rencontre...

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