Plus d’un Américain sur trois, marié depuis 2005, a rencontré sa moitié sur Internet. C’est en effet ce que vient de révéler une étude menée par l’Académie américaine des Sciences (PNAS). Ces personnes se sont trouvés par le biais des réseaux sociaux (ex : Facebook…), des sites de tchat ou de communautés en ligne, des forums divers et des plateformes de jeux (ex : Seconde Life…) en tous genres, mais surtout en s’inscrivant sur des sites de rencontres. En effet, ces derniers ont permis à 45 % des personnes unies officiellement depuis 2005 de se rencontrer. Les auteurs de l’enquête estiment que cela s’explique notamment par le fait que les candidats au mariage sont plus nombreux et plus déterminés sur Internet qu’ailleurs. Leur profil : âgé de 30 à 39 ans, avec un bon statut professionnel et des revenus plutôt élevés. Même si les résultats de l’étude semblent surprenants, celle-ci, menée par un professeur en Psychologie de l’Université de Chicago – John Cacioppo – sur 19 131 Américains, semble fiable.
Les résultats de l’enquête de la PNAS met également en évidence le fait que les couples mariés depuis 2005, qui se sont formés grâce à des échanges en ligne, sont plus durables et plus heureux que les autres. Il y aurait en effet moins de divorces du côté des époux qui se sont rencontrés virtuellement que chez les couples qui se sont connus de manière beaucoup plus classique (dans un bar, par un(e) ami(e) d’amis, durant leurs études, au bureau, dans une discothèque, à l’église…) : on compterait 6 % des séparations chez les premiers contre 7,6 % pour les seconds. En plus d’être nettement plus durables, les mariages des personnes qui se sont rencontrées en ligne seraient, toujours selon l’étude, davantage source d’épanouissement que les autres. En effet, sur une échelle de satisfaction échelonnée de 1 à 7, les couples qui se sont connus sur Internet se seraient donnés une note moyenne de 5,64 contre 5,48 pour ceux formés de manière plus classique.
Cette étude, qui garantit en quelques sortes la pérennité du marché de la rencontre, présente un intérêt certain. Toutefois, il convient de la nuancer. Tout d’abord, parce qu’elle ne concerne que les Etats-Unis. Aucune autre enquête de ce type n’a confirmé les différentes hypothèses dans d’autres pays. Ensuite, parce qu’elle a été réalisée sur une courte période : de 2005 à 2012. Et même si l’on dit que « l’amour dure sept ans », avant de tirer des conclusions, il semble nécessaire de prendre davantage de recul.
D’autres études devront venir confirmer ces propos.
Enfin, force est de constater que les écarts de résultats entre les différents types de couples restent très faibles. Pas de révélations révolutionnaires donc mais un constat plutôt positif : les couples formés en ligne doivent être pris au sérieux.
Rébecca Lazzerini.