Il y a encore peu de temps, personne n’avait entendu parler de Jimmy Choo ou de Manolo Blahnick. Aujourd’hui, ces deux créateurs sont devenus des icônes. Pire, on va bientôt penser que « si t’as pas de Rolex Louboutins à 50 ans, t’as raté ta vie » : comme si posséder une paire de stilettos à semelles rouges était un gage de réussite sociale…
Il faut dire que dès notre plus tendre enfance, la chaussure nous a été inconsciemment présentée comme l’objet qui nous permettrait de trouver l’amour et d’atteindre la classe sociale la plus haute : Cendrillon, ça vous rappelle quelque chose ? Une simple chaussure de vair (et non pas de verre : sincèrement, vous vous imaginez gambader avec, aux pieds, des pompes en verre ? Come on, c’est un coup à se blesser sérieusement, ça. Pour info, le vair, c’est la fourrure blanche d’un petit écureuil. Pas sûr que ça plaise à Brigitte Bardot tout ça), et hop, c’est le bonheur. Il n’en fallait pas plus pour faire rêver les petites filles du monde entier.
Mais ce n’est pas tout : le gros avantage, absolument pas négligeable, avec les chaussures, c’est qu’une fois qu’on a atteint sa pointure d’adulte, nos pieds ne grandissent plus. Vous voyez le truc ? Bah oui : nous les femmes, nous détestons que notre corps change. Rien de plus déprimant que de faire du shopping et de réaliser qu’on ne rentre plus dans un 40 et qu’il va falloir se résoudre à acheter des vêtements en 42. Et par la suite, à chaque fois qu’on ouvrira notre armoire, on verra ce p*tain de pantalon en 42 qui nous rappellera qu’on aurait mieux fait d’aller au sport plutôt que d’enchaîner les apéro charcuterie-vin rouge avec les copains.
Tandis que les chaussures… Quelles que soit vos variations de poids, vous pouvez toujours acheter des chaussures sans crainte, et continuer à porter celles que vous avez déjà. Une manière de se rassurer et se dire qu’on ne change pas.
Bien sûr, certains se demandent toujours pourquoi nous nous infligeons parfois tant de souffrances : parce que franchement, je connais peu de femmes qui réussissent à passer toute une journée sur des talons de 9 centimètres sans, à un moment ou à un autre, se plaindre qu’elles ont mal aux pieds. Alors pourquoi continuons-nous à vouloir porter des chaussures si douloureuses, alors qu’une bonne paire de baskets serait beaucoup plus confortable ? Mais parce que dans des escarpins vertigineux, on se sent beaucoup plus femme, plus sexy, plus sûre de soi. On prend de la hauteur, au sens propre comme au figuré. On gagne en prestance.
Et puis surtout, les talons hauts, ça allonge la jambe, ça affine le cuisseau, ça nous rend plus minces sans avoir à faire de régime (quelle formidable illusion d’optique !). Sans parler de la démarche over glamour d’une femme perchée sur talons ! Alors, sincèrement, ça vaut bien le coup de risquer quelques entorses pour devenir une bombe. Et puis il existe toute une panoplie de gadgets pour ne plus avoir mal. Demandez à une femme d’enlever ses escarpins : une chance sur deux pour qu’à l’intérieur, vous trouviez un pansement anti-ampoules ou une semelle en silicone antidérapante. Parce que dorénavant, plus besoin de (trop) souffrir pour être belle.
Mado