En matière d’histoires d’amour, il n’y a pas de règles universelles. Et pourtant, on constate que souvent, après une rupture douloureuse, les femmes ont rapidement une nouvelle histoire. Mais pas n’importe laquelle : quand vous tombez de très haut, vous avez peur de vous brûler à nouveau les ailes. C’est un peu comme quand on fait une chute de cheval : certes, il faut remonter en selle immédiatement, mais on attend un peu avant de galoper. Après une rupture, c’est la même chose.
L’homme pansement, c’est la relation de transition qui nous permet de surmonter la fin d’une histoire. Quand on est au fond du trou, quand on a l’impression d’être moche / conne / grosse / pitoyable / minable, qu’on a la certitude qu’on finira seule et que plus aucun homme ne voudra de nous. Bref, l’homme pansement, c’est celui qui nous redonne espoir. Celui qui nous rassure sur notre pouvoir de séduction. Celui qu’on peut séduire facilement sans se donner trop de mal. Celui qui va nous permettre de nous venger des hommes (juste parce qu’un seul d’entre eux nous a brisé le cœur). Celui avec lequel on ne veut pas s’investir, mais sur lequel on va s’appuyer pour remonter la pente. L’homme pansement est bien utile : il nous invite au restaurant, nous fait des compliments, nous courtise, nous écoute, nous redonne confiance en nous…
L’homme pansement n’a généralement pas vocation à être une histoire sérieuse : c’est plus un objet transitionnel, qui nous permet de passer d’une histoire d’amour à une autre. C’est pourquoi on remarque fréquemment que l’homme de transition est en totale opposition avec nos « goûts » habituels en matière d’hommes. Souvent même, il est l’exact contraire de celui qui vient de vous quitter. Votre ex était un intellectuel coincé : vos amis sont très étonnés de vous voir à présent avec ce rockeur rebelle qui conduit une Harley et jure comme un charretier. Mais le concept même de l’homme pansement, c’est qu’il ne restera pas longtemps dans le paysage : quelques mois tout au plus, le temps que votre cœur cicatrise.
Petit à petit, vous reprenez pied. Vous réalisez que oui, vous plaisez encore aux hommes. Et pas seulement à ceux dont vous ne voulez pas. Vous n’avez plus peur de faire confiance à un homme, de vivre à nouveau pleinement une belle histoire d’amour. Alors vous faites ce qu’on fait toujours quand une blessure est guérie : vous arrachez votre pansement, et le jetez à la poubelle. Dommage collatéral, votre homme pansement aura peut-être le cœur brisé : il vous voyait comme la femme de sa vie, alors que vous n’avez fait que l’utiliser. Il se dit que plus jamais il ne fera confiance à une femme, et que lui aussi, il veut se venger. Et il trouvera sa femme pansement…
Mado