Rares sont les hommes qu’une poitrine opulente laisse de marbre. Dans l’imagerie érotique masculine, les femmes aux seins généreux ont toujours été des fantasmes et ont toujours fait office d’idéal sexuel. Intéressons-nous donc aux raisons de cet engouement de ces messieurs pour les fortes poitrines.
Les idées reçues les plus populaires :
Parmi les explications déjà avancées par le passé par les sexologues qui se sont penchés sur la question, puis finalement abandonnées, on retrouve souvent le rapport à la mère et au sein nourricier. On pourrait en effet imaginer que c’est par l’intermédiaire de la mémoire inconsciente que les hommes se sentent attirés par les grosses poitrines. Selon cette théorie, le fantasme de l’homme serait donc de retrouver le plaisir qu’il a ressenti en tant que nourrisson lorsque sa mère lui donnait le sein.
Mais cette thèse rencontre deux incohérences majeures. La première est que tous les petits garçons ne sont plus, à notre époque, forcément nourris au sein et que de plus en plus de mères préfèrent utiliser le biberon, objet qui ne devient pas (sauf cas particulier), un objet de désir à l’âge adulte. Or, ces bébés devenus grands montrent une même attirance pour les fortes poitrines.
La seconde incohérence concerne bien entendu les filles, qui devraient, si l’on suit cette logique, ressentir également une attirance consciente ou non pour les seins opulents. Or, il n’en est rien. La réponse à cette épineuse question est donc à chercher ailleurs.
Une spécificité des bipèdes :
Des anthropologues se sont également penchés sur la question et nous livrent une autre théorie, basée cette fois sur le schéma de l’évolution. Pour mieux comprendre, il faut remonter très loin dans notre passé, au moment où l’ancêtre de l’homme est passé de la marche à 4 pattes à la marche sur ses deux pieds. Ces chercheurs expliquent en effet qu’avant cette époque, les fesses étaient l’élément sexuel le plus visible et que c’était donc cette partie du corps de la femme qui éveillait le désir chez les mâles.
Or, une fois la station debout adoptée, ces fesses étaient de fait moins visibles, et la différenciation sexuelle ainsi que l’érotisation primaire de la femme a dû passer par d’autres attributs dont les plus évidents étaient bien entendu les seins. Des recherches ont montré en effet que les femelles de l’époque que la nature avait dotées de poitrines fortes avaient plus d’enfants et donc plus de relations sexuelles que les autres.
L’instinct de reproduction :
Enfin, une autre théorie plus récente cette fois apporte un nouvel éclairage sur ce phénomène. De la même manière que nous avons tendance à être attirés par les physiques symétriques et différents du notre parce que nous recherchons inconsciemment les meilleures gênes possibles chez nos partenaires sexuels potentiels en vue de la reproduction, il semblerait que l’instinct des hommes les pousse à préférer des partenaires féminines présentant des atouts maternels.
Selon cette dernière hypothèse, les hommes seraient donc instinctivement plus attirés par les femmes présentant une poitrine généreuse, mais aussi des hanches larges, signes de fertilité. De la même manière, les femmes rechercheraient des hommes au physique athlétique, susceptibles d’être de bons chasseurs et de bons protecteurs contre les prédateurs.
Bien entendu, ces comportements sont aujourd’hui totalement désuets, mais interviennent sans que nous en ayons conscience comme bien d’autres choses, par exemple notre dégoût des insectes.
Adeline Harmant